ASSAINISSEMENT, HYGIENE ET ACCÈS FACILE A L ’ EAU POTABLE POUR TOUS : DES DÉFIS MONDIAUX QUI FREINENT LE DEVELOPPEMENT DURABLE !
L’eau, l’assainissement et l’hygiène sont essentiels à la vie, à la santé et à la dignité humaine. Tout récemment en 2010, l’accès à l’eau et l’assainissement ont été reconnus comme des droits fondamentaux par les Nations Unies qui obligent les États à œuvrer pour leur accès universel. En ce 21 e siècle, le secteur de l’eau, l’assainissement et l’hygiène est confronté à plusieurs défis majeurs qui interpellent à la fois les pouvoirs publics nationaux et internationaux – et les acteurs privés. Sur le plan démographique, la population mondiale a sextuplé durant ces 300 dernières années faisant naitre de nouvelles pressions sur les ressources en eau qui sont pourtant limitées, et suscitant des besoins – nouveaux et/ou urgents – en matière d’assainissement et d’hygiène. En effet, les 7 milliards d’individus qui composent la famille humaine ne font pas que s’abreuver, ils consomment aussi des biens de tous genres qui nécessitent de vastes quantités d’eau. En même temps, ils produisent des millions de tonnes de déchets et de matières fécales qui requièrent des infrastructures d’assainissement et d’hygiène adéquates pour leur gestion durable.
Il a été démontré que chaque année, plus de 2 millions de personnes dont une majorité d’enfants de moins de 5 ans, perdent la vie des suites de maladies liées à l’eau et à un environnement insalubre. Le manque d’accès aux services d’alimentation en eau potable touche près de 2,1 milliards d’individus (3 personnes sur 10), soit 30% de la population mondiale. Selon les projections, 40% de la population mondiale sera confrontée à des pénuries d’eau d’ici 2050. En Afrique, seulement 1 personne sur 4 a accès à une source d’eau potable. Au Mali, les taux d’accès à une eau saine sont respectivement de 65% dans les milieux ruraux, 75% dans les milieux urbains et 68% sur le plan national.
Par rapport à l’accès à l’assainissement et à l’hygiène, au niveau mondial, sur une population globale de 7 milliards de personnes, plus de 4 milliards n’ont pas accès en toute sécurité à l’assainissement et l’hygiène. 2,3 milliards ne disposent pas de toilettes décentes et environ 900 millions de personnes défèquent en plein air (au Malin c’est plus d’un million d’individus qui n’ont pas accès à de latrines). Le nombre de personnes ne disposant pas d’installation de lavage des mains de base est estimé à 3 milliards. La corvée d’eau, quant à elle, occupe surtout les femmes et les jeunes qui passent environ 6 heures par jour à collecter de l’eau. Tâches qui les empêchent de se concentrer véritablement à l’exercice d’activités lucratives ou à l’apprentissage.
Plusieurs efforts sont consentis, à tous les niveaux, pour venir à bout de ces défis humanitaires. A l’échelle mondiale, c’est à partir des années 70 que la question d’accès aux services de base dont celui de l’eau et de l’assainissement, est devenue une préoccupation majeure avec la tenue de plusieurs conférences internationales et l’adoption de nombreux programmes dont celui du développement durable à l’horizon 2030 (adopté en 2015) qui vise à éliminer la pauvreté et la faim dans le monde. Le numéro 6 des 17 objectifs contenus dans le programme consiste à « garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable ». L’échéance pour l’atteinte de ces objectifs n’est plus loin. Cependant, malgré les importants progrès enregistrés, l’eau demeure toujours une ressource rare et les infrastructures d’assainissement et d’hygiène sont insuffisantes voire inexistantes dans beaucoup de régions du monde.
Au Mali, par suite des effets engendrés par les sècheresses des années 70-80, et face à une croissance continue et accélérée de la demande en eau en qualité et en quantité suffisante, l’Etat a adopté en 2006 une Politique Nationale de l’Eau en vue de satisfaire durablement les besoins en eau des populations et du cheptel.
Les maladies engendrées par une mauvaise qualité de l’eau ou un manque d’assainissement et d’hygiène entraînent malnutrition, retards de croissance et mortalité infantile.
LA QUESTION ENVIRONNEMENTALE, UNE PRÉOCCUPATION A LA FOIS CITOYENNE ET UNIVERSELLE QUI MERITE UNE ATTENTION PARTICULIERE DE LA PART DE TOUS !
La protection et l’amélioration de l’environnement sont une question d’importance majeure qui affecte le bien-être des populations et le développement économique des pays. Ces dernières années, la question environnementale est devenue l’une des thématiques récurrentes ayant fait l’objet d’abondantes littératures. Sujet sensible, sa gestion est souvent confrontée à une divergence de points de vue des acteurs et des politiques publiques existantes. Défini comme le milieu dans lequel s’opère et se développe la vie des espèces vivantes, l’environnement a un impact important sur la santé, le bien-être, et les conditions socioéconomiques des individus. Cependant, depuis l’avènement de la révolution industrielle, il ne cesse de se détériorer en raison des actions qui lui sont posées par l’homme. Les facteurs sous-jacents à ces dégradations environnementales sont nombreux et multiformes parmi lesquels il y a lieu de retenir entre autres les risques industriels dont la pollution, la déforestation progressive, la surproduction, la pression démographique, l’urbanisation et l’accélération technologique, les catastrophes naturelles, etc. En guise d’illustrations :
- Selon les Nations Unies, les émissions générées par les activités humaines continuent de modifier la composition de l’atmosphère, polluant l’air, modifiant le climat, appauvrissant la couche d’ozone stratosphérique et exposant la population à des produits chimiques persistants et toxiques ;
- Des déchets, y compris des plastiques et des micro-plastiques, se sont accumulés dans tous les océans et à toutes les profondeurs. En effet, selon les estimations actuelles, les apports de déchets plastiques dans le milieu marin liés à la mauvaise gestion des déchets domestiques dans les zones côtières s’élèvent à environ 8 millions de tonnes par an ;
- Il a été démontré que 80 % des eaux usées à l’échelle mondiale sont rejetées dans l’environnement sans traitement de dépollution. Dans les pays à faible revenu, seules 8% des eaux usées subissent un traitement.
- 56% de la production alimentaire mondiale est jetée chaque année à la poubelle.
- 40 % de l’ensemble des zones humides ont disparu depuis 1970 en raison du développement agricole, de l’urbanisation, du développement des infrastructures et de la surexploitation des ressources en eau.
Les conséquences qui en découlent sont très tragiques pour notre planète, et ce sont les pays les moins avancés qui en sont cruellement touchés. Plus de trois milliards de personnes vivent sur des terres dégradées. Un million d’espèces végétales et animales (donc la biodiversité) sont menacées d’extinction, en grande partie à cause des activités humaines.
FOCUS SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE:
Longtemps soumise aux émissions de gaz à effet de serre, notre planète connait depuis plusieurs années des changements de son climat provoquant un réchauffement de l’air, la fonte des glaciers, l’élévation du niveau des mers, la modification du cycle de l’eau, la recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes etc. Ainsi, il va sans dire que les changements climatiques ont des conséquences sur l’environnement et constituent un facteur de risques sanitaire et économique pour l’ensemble de la société.
La pollution atmosphérique est responsable d’un dixième des décès dans le monde, ce qui en fait désormais le quatrième facteur de risque de mortalité prématurée. 25% des décès prématurés sur notre planète sont dus à la pollution environnementale. Cela représente neuf millions de décès par an.
En outre, il a été constaté que huit des dix années les plus chaudes se sont produites au cours de la dernière décennie. Et 60% des vertébrés ont disparu de la surface de la terre depuis 1970.